Louis XV le bien aimé
La Régence
Louis XIV a régné soixante-douze ans. Pendant ce long règne ,il a perdu ses fils. À sa mort en 1715, l’héritier est un enfant de cinq ans. La majorité est à 13 ans. Il faut donc une régence. La mère du roi est morte. Elle ne peut l’exercer. Le plus proche parent mâle du roi va donc être le régent. Ce sera Philippe d’Orléans. Il est le fils du frère cadet de Louis XIV.
Dans son testament, Louis XIV restreint les pouvoirs du futur régent, car il n’est pas satisfait de sa conduite libertine. Philippe d’Orléans fait annuler le testament le lendemain de la mort de Louis XIV pour obtenir les pouvoirs, en donnant le « droit de remontrance », c’est-à-dire d’observations sur les actes royaux par le parlement.
Le duc d’Orléans prend soin de Louis XV pour son éducation et sa santé.
Il essaie de relancer l’économie en émettant des billets de banque avec le « Système » du banquier John Law. L’échec est retentissant. Les Français garderont une méfiance à l’égard de la monnaie en papier.
L’enfance du roi Louis XV
Il est orphelin de ses parents. Il a une gouvernante, un instituteur et un maître à danser.
On le trouve beau et intelligent, sérieux et timide en public.
Louis XIV a son chevet, lui fait ses adieux : « Mignon, vous allez être un grand roi, mais tout votre bonheur dépendra d’être soumis à Dieu et du soin que vous aurez de soulager vos peuples. »
En 1715, la cour est installée au palais des Tuileries.
En 1717, à l’âge de sept ans, il passe de la gouvernante, Mme de Ventadour au gouverneur, le maréchal-duc de Villeroy. Il lui dit à la fenêtre des Tuileries « Voyez donc, mon maître, tout ce monde et tout ce peuple ; tout cela est à vous, tout cela vous appartient ; vous en êtes le maître. »
Louis XV est un homme grand et fort, beau, élégant, excellent cavalier et chasseur passionné.
Le sacre de Louis XV
Louis XV est sacré à Reims le 25 octobre. Il est déclaré majeur le 16 février 1723. Le régent meurt la même année.
Le 11 juin 1726, le roi seulement âgé de seize ans annonce qu’il va gouverner par lui-même. Il fait imprimer « Enfin, conclut Louis XV, je veux servir en tout l’exemple du feu roi mon bisaïeul. »
André-Hercule de Fleury est fait Premier ministre et cardinal à la fin de l’année.
La France est la première puissance de l’Europe
Au XVIIIe siècle, la France compte 22 millions d’habitants avec 15% de citadins. Les autres pays d’Europe ne comptent chacun que 7 millions d’habitants. L’économie de la France est essentiellement agricole.
L’agriculture progresse. Le réseau routier s’améliore. En 1774, les Français sont 27 millions.
Les parlements
Les parlementaires prétendent rendre la justice au nom du roi, participer au pouvoir législatif et représenter la nation. La contestation entre les parlementaires et la monarchie éclate en 1730 puis en 1750.
Louis XIV se sent impopulaire et réagit modestement.
À partir de 1765, Louis XIV ne veut plus reculer. Il vient en personne au parlement pour la « séance de la Flagellation » où il dit au parlement les maximes de la monarchie absolue :
« C’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison … l’ordre public tout entier émane de moi et les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du monarque, sont nécessairement unis avec les miens et ne reposent qu’en mes mains ».
Philippe Orry
Il remet de l’ordre dans les finances du royaume. Il relance l’activité économique. Il restaure le réseau routier.
Le cardinal de Fleury
Il sera Premier ministre jusqu’à sa mort en 1743, âgé de 90 ans.
Le cardinal doit arbitrer entre des factions religieuses, le jansénisme, les « gallicans » et les « ultramontains ».
Fleury impose les décisions venues du Pape à Rome avec le calme.
Le début du Code civil
Le chancelier d’Aguesseau (1717 – 1750) promulgue des ordonnances législatives sur les donations, les testaments, etc.
La France est tranquille à l’intérieur et puissante à l’extérieur.
Choiseul
En 1761, il devient ministre de la Guerre et de la Marine.
Il négocie le mariage de Louis XVI et de Marie-Antoinette en 1770.
Il réforme l’armée et la Marine. Il standardise l’artillerie. L’objectif est de passer de 47 vaisseaux et 20 frégates à 80 vaisseaux et 45 frégates pour faire face à la Navy anglaise avec l’aide des Espagnoles bourbons.
Louis XV perd confiance en Choiseul, trop prés des parlements et le renvoie en province. Il se venge en calomniant le roi.
La guerre de succession d’Autriche
L’empereur Charles VI du Saint Empire Habsbourg meurt le 10 octobre 1740. L’empereur Charles VII et le roi de Prusse, Frédéric II, s’opposent à la fille de Charles VI, Marie-Thérèse.
Les va-en guerre poussent le cardinal de Fleury à la guerre contre l’empire des Habsbourg.
L’Angleterre et des états allemands soutiennent Marie-Thérèse. En 1743, les Français sont vaincus et chassés d’Allemagne.
Les batailles suivantes retournent la situation. À Fontenoy, le 11 mai 1745, les Français se battent contre les Anglais , les Hollandais et les Autrichiens. Les Anglais prennent l’initiative au centre de la bataille, mais la cavalerie française, sur ordre du maréchal de Saxe, s’enfonce dans le flanc de la colonne anglaise. La victoire est complète. Trois mille morts du côté français contre deux mille Hollandais et huit mille Anglais. Louis XV a eu raison de faire confiance jusqu’à la fin au maréchal de Saxe.
« Voyez ce que coûte une victoire » dit le roi à son fils. « Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire, c’est d’épargner. » Louis XV avec son armée, réussit là où Louis XIV a échoué. Bruxelles est pris en février 1746 avec les Pays-Bas autrichiens.
Louis XV négocie la paix d’Aix-la-Chapelle. Louis XV renonce à ses conquêtes.
Les Français le lui reprochent et disent « bête comme la paix. » « On s’est battu pour le roi de Prusse. »
Le maréchal de Saxe
Maurice de Saxe est né en 1696 des amours d’Auguste le Fort et de Marie-Aurore, comtesse de Koenigsmark. Il choisit la carrière militaire très tôt. À l’âge de treize, il est officier d’infanterie, à quinze ans, il est colonel d’un régiment de cuirassiers.
En 1720, il sert la France comme colonel du régiment de Saxe-infanterie.
Il écrit un traité d’art militaire en 1756.
Lors de la guerre de succession d’Autriche, le 26 novembre 1741, il participe à la prise de Prague avec audace. Il devient maréchal de France, bien que protestant.
En 1744 et 1745, le roi met ses généraux sous les ordres du maréchal de Saxe.
Il est vainqueur à Fontenoy. Il gouverne les Pays-Bas. Il reçoit l’usage du château de Chambord.
Il est naturalisé français.
Il décède le 30 novembre 1750 au château de Chambord.
Bibliographie
Cet article est inspiré de l’édition de « La grande histoire des ROIS DE FRANCE » aux éditions Le Monde. C’est un résumé. Je vous invite à lire l’original pour plus de détails historiques. Cet article est rédigé par Olivier Danchin.